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Bonnes pratiques pour le développement de plans de gestion des cétacés dans les Aires marines protégées de l'espace Manche - étude de cas en Cornouailles

Auteur : Niki Clear, Abby Crosby, Ruth Williams
Date : 04/03/2015
Pays : Non déterminé
Type : Non déterminé
Thématiques techniques : Non déterminé
Langues disponibles : Français

Quatorze espèces de cétacés ont été recensées dans les eaux de la Manche, les espèces les plus fréquemment rencontrées étant le marsouin commun (Phocoena phocoena), le dauphin commun (Delphinus delphis) et le grand dauphin (Tursiops truncatus). Depuis 1995, le Cornwall Wildlife Trust collecte des données sur l'ensemble des cétacés dans les eaux de Cornouailles grâce à des projets tels que le Marine Strandings Network, Seaquest Southwest et Seaquest Netsafe. Ces projets ont permis une meilleure compréhension de la répartition des cétacés et de leurs habitats par le biais d'observations visuelles, de surveillances acoustiques et d'enquêtes sur les animaux échoués. Le Cornwall Wildlife Trust a également travaillé à la recherche de solutions à certains dangers majeurs auxquels ces animaux font face dans les eaux côtières, tels que l'enchevêtrement dans les filets de pêche. En proche collaboration avec l'industrie halieutique locale, l'emploi de dispositifs de répulsion acoustique a été testé, en plus des Aires marines protégées (AMP), afin de réduire le nombre de prises accidentelles de cétacés dans des filets de pêche et d'en protéger les populations.

On dénombre plusieurs causes à la mortalité des mammifères marins, allant de la maladie naturelle aux pressions anthropiques telles que la pollution et les prises accidentelles dans du matériel de pêche. La Manche pouvant prétendre au titre de route maritime la plus active au monde et se classant parmi les zones aux impacts humains cumulatifs sur les écosystèmes marins les plus élevés au monde, l'impact de ces pressions sur les populations locales de cétacés s'en trouve augmenté. Les prises accidentelles, en particulier, ont été identifiées comme la première cause de décès chez les cétacés échoués en Cornouailles. En 2012, les autopsies de carcasses de cétacés ont révélé que, dans 30 % des cas, l'enchevêtrement dans du matériel de pêche était la cause du décès, et dans 26  % des cas, les carcasses comportaient des blessures physiques externes concordant avec des interactions avec du matériel de pêche. La plupart de ces animaux étaient des marsouins communs et des dauphins communs. La pollution chimique comme celle produite par les organochlorés a été reliée à une baisse de résistance aux maladies infectieuses, seconde cause de décès constatée parmi les marsouins communs au Royaume-Uni. Les mammifères marins font face à d'autres menaces dans la Manche, telles que la pollution sonore marine, la perturbation et la dégradation de leur habitat.

Dans les eaux européennes, 46 espèces de cétacés et leurs habitats sont inclus dans divers traités, conventions et accords, dont beaucoup adoptent la création d'Aires marines protégées (AMP). L'utilisation de celles-ci comme outils de gestion de conservation est de plus en plus proposée. Cependant, les données sur les populations locales et leur répartition, nécessaires à l'appui de ces recommandations, sont difficiles à collecter, car la plupart des espèces de cétacés se déplacent beaucoup et passent un temps considérable sous la surface. La détection, l'identification, et l'estimation de la taille des groupes s'en trouvent compliquées. Les connaissances actuelles sur les cétacés présents dans les eaux de Cornouailles découlent de rapports d'observations fortuites, de travaux d'identification photographique, d'études intermittentes avec effort aussi bien à terre qu'en bateau et, plus récemment, de surveillances acoustiques à l'aide de dispositifs sous-marins de surveillance acoustique.

La compréhension des populations de cétacés est essentielle à la désignation d'Aires marines protégées comme outils de gestion de ces espèces. La variabilité de certaines espèces, telles que le marsouin commun, en termes de répartition et d'abondance, a posé problème lors de l'identification de sites pour les AMP. Cependant, les AMP constituent sans aucun doute des outils de conservation extrêmement puissants lorsqu'une espèce dispose d'un domaine vital de petite taille pouvant être couvert plus ou moins entièrement, pour les espèces migratrices disposant de zones de reproduction et d'alimentation clairement définies, ou encore lorsque les menaces sont localisées et qu'une gestion adaptée peut être mise en place pour les contrer. L'utilisation d'une AMP statique, spécifique à un site, pour une population de cétacés (i) qui migre régulièrement ou de façon saisonnière hors de l'AMP, ou (ii) dont le domaine vital se déplace vers des zones hors de l'AMP, signifie que ce site devient inadapté à la protection de l'espèce désignée. Par conséquent, il est essentiel que ces sites soient soutenus par des projets ou plans destinés à faire face aux interactions complexes entre différents problèmes de gestion afin de préserver les populations de cétacés, de réduire les menaces importantes et de préserver les habitats des cétacés.

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